Interprétation et traduction, deux métiers différents
Expliquer son métier, chose simple en apparence, peut s’avérer déroutant pour un interprète. Faire comprendre aux autres ce qu’implique véritablement le métier d’interprète de conférence – et ce qui le différencie du métier du traducteur – n’est pas une mince affaire !
Quand l’interprète tente de fournir un début de réponse, très vite il se voit répondre « qu’il est en fait un traducteur ». En effet, la frontière entre la traduction et l’interprétation n’est pas forcément perceptible pour les non-initiés. Pourtant, ces deux métiers se distinguent fortement dans leur exercice.
Certes, ils font tous les deux appels au langage et effectivement, les deux impliquent une relation entre une « langue source » et une « langue cible » mais la comparaison s’arrête là.
Le traducteur travaille le texte tandis que l’interprète lui se focalise sur le discours. De plus, ils n’ont pas la même contrainte temporelle ; le caractère instantané ne vaut que pour l’interprétation.
L’écrit et l’oral imposent un environnement de travail et une manière de fonctionner bien distincte. Aussi, la connaissance de l’écrit et de l’oral d’une langue diffère. Le traducteur et l’interprète n’ont donc pas la même expertise et ils ne sont surtout pas interchangeables.
Interprètes et traducteurs doivent faire preuve de maîtrise
Afin de réussir une traduction, le traducteur prend garde à restituer le plus fidèlement le contenu original. Le professionnel analyse en profondeur le texte ; style, ton, forme, propos doivent être parfaitement compris et retranscris.
Il peut d’ailleurs faire appel à des ouvrages de références (encyclopédies, dictionnaires, mémoires, glossaires spécialisés, etc.) pour accomplir sa tâche. Le temps de travail est considérable entre la recherche et les réécritures. Une traduction de qualité requiert du temps et de l’application.
L’interprétation quant à elle repose sur un processus oral et se réalise en temps réel. Bien entendu, l’interprète de conférence a généralement le temps de se renseigner ou d’approfondir ses connaissances sur le sujet avant une mission.
La simultanéité de l’interprétariat oblige le professionnel à disposer d’une capacité d’écoute développée ainsi qu’une connaissance profonde de la langue.
Si l’exactitude est peut-être moins requise par rapport à la traduction, il n’en demeure pas moins que l’interprétation se doit d’être la plus fidèle et la plus juste possible. La marge de liberté est certes plus importante mais la rigueur est toujours de mise.
Les difficultés pour un interprète de conférence
Ce caractère simultané peut être un obstacle pour l’interprète. Le professionnel n’a que peu de contrôle sur le contenu contrairement au traducteur qui peut lui faire appel à des ressources externes pour affiner sa compréhension et sa traduction. D’autres facteurs peuvent compliquer voire entraver la mission de l’interprète ; un locuteur incompréhensible avec un discours mal construit ou un débit de parole trop rapide, un matériel défectueux ou encore un environnement trop bruyant.
Bien qu’ils n’exercent pas le même métier, l’interprète et le traducteur sont tous les deux habités par la passion des langues. Grâce à leurs compétences complémentaires, ils permettent aux individus de langues différentes d’échanger, de communiquer et de transmettre des informations. Peut-être pas si différents tout compte fait !